La reconversion de l’ancien hippodrome Blue Bonnets est l’autre grand projet immobilier de l’arrondissement montréalais de Côte-des-Neiges/Notre-Dame-de-Grâce, avec celui du Triangle Namur/Jean-Talon voisin.
Situé aux confins des villes de Mont-Royal, Côte-St-Luc et Hampstead, et desservi par la station de métro Namur (ligne orange), le site de 43,5 hectares (soit l’équivalent de 80 terrains de football) représente un des derniers grands territoires à aménager sur l’île de Montréal. La Ville de Montréal cherche à faire de ce site un lieu exemplaire en matière de développement durable, de design urbain et de participation citoyenne, tout en prenant exemple sur des modèles européens comme Hamarby (Suède) ou Hafencity et le quartier Vauban à Fribourg-en-Brisgau (Allemagne).
Ce site possède de nombreux atouts :
-
Excellentes vues sur le Mont-Royal (surnommé « la Montagne » par les Montréalais)
- Témoignage de l’histoire hippique à Montréal depuis 1907
- Proximité de grandes artères (rue Jean-Talon, boulevard et autoroute Décarie)
- Desserte par le transport en commun (station de métro Namur, lignes de bus desservant la rue Jean-Talon et le boulevard Décarie)
- Proximité du Triangle Namur/Jean-Talon, secteur résidentiel en plein développement
- Proximité du parc industriel de Ville-Mont-Royal et de la Cité scientifique
- Proximité du pôle d’emploi de Ville-St-Laurent et de l’aéroport international Pierre-Elliott Trudeau (anciennement Dorval).
Il devra néanmoins répondre à des défis comme:
- un enclavement dû à la présence de voies ferrées, de l’autoroute Décarie et d’une zone industrielle
- un manque de desserte du secteur en infrastructures, services publics ou commerces de proximité.
Le site vit d’abord la construction, en 1907, du Blue Bonnets Raceway, afin d’accueillir les courses à plat de chevaux pur-sang sur le chemin Décarie. En 1943, la toute première course de chevaux attelés s’y déroula. Mais l’année 1954 sonna le glas des courses de chevaux pur-sang. Puis, en 1958, le site fut racheté en vue de la construction d’un nouvel hippodrome qui est en fait l’actuelle structure. Ceci a permis le retour des courses à plat en 1961.
Malheureusement, en 1970, ces dernières cessent de se dérouler et c’est le début du déclin des activités hippiques à Montréal. Durant cette même année, un promoteur immobilier, la société Robert Campeau, décide de racheter l’hippodrome, mais cela ne fut pas une opération rentable.
Par conséquent, la structure devient vacante pendant plus de 20 ans, jusqu’à ce que la Société de Développement de Montréal (SDM) acquiert cette dernière en 1991. Elle fut rebaptisée Hippodrome de Montréal. La société paramunicipale prévoit maintenir les activités hippiques tout en incluant un développement résidentiel.
Sept ans plus tard, en 1998, l’Hippodrome de Montréal devint la propriété du gouvernement du Québec et il est désormais géré par la Société Nationale du Cheval de Course (SNCC). Mais en 2009, le principal locataire du site, Attractions hippiques du Québec met fin aux activités de courses de chevaux. C’est ainsi qu’en 2010, le gouvernement provincial demande à la Ville de Montréal de mandater des consultants en vue de la réalisation d’études sur le potentiel de développement du site.
En juillet 2011, l’ancien hippodrome a accueilli le concert du myhtique groupe de rock irlandais U2, ce qui constitua le plus grand spectacle payant de l’histoire de Montréal.
Enfin, en 2012, la Ville de Montréal et le gouvernement du Québec ont annoncé une entente selon laquelle le gouvernement provinicial cédera à la Ville le site de 43,5 hectares, ce qui lui permettra de favoriser le développement résidentiel. Les deux institutions administratives vont néanmoins partager les profits de la vente de terrains.
Le projet de reconversion du site de l’hippodrome prévoit:
-
une mise en place de services de proximité (commerces, écoles, etc.) afin d’attirer les familles avec enfants (on cherche ainsi à freiner l’exode de ces dernières vers les banlieues)
- une intégration des plus récentes innovations en matière de design urbain, d’architecture verte et de gestion écologique inspirées des modèles européens cités plus haut
- une valorisation de la nature avec l’aménagement de parcs, de jardins communautaires ou de toits verts
- un quartier axé sur le transport collectif (TOD) et actif
Ce projet immobilier de grande envergure s’appuie sur la participation des citoyens dans le développement des orientations du site, puisque la Ville compte mettre en place un plan directeur répondant aux attentes de la population montréalaise. Durant chaque étape de la démarche de planification, l’Office de Consultation Publique de Montréal se chargera de consulter les habitants de la ville afin de valider et de bonifier l’énoncé de la vision du projet, les prémisses du plan directeur, ainsi que les outils réglementaires retenus.
La planification de ce projet immobilier s’étalera sur un délai de 5 ans. La Ville de Montréal et le gouvernement du Québec ont créé une entente visant à mettre en vente les terrains dès 2017. Ceci peut être comparable à des projets de même calibre que ce soit ailleurs au Canada, comme c’est le cas par exemple du City Centre Redevelopment à Edmonton (prévu également pour un délai de 5 ans) ou du Waterfront à Toronto ( délai de 8 ans) ou dans le monde, comme c’est le cas du projet de Nordhaven à Copenhague (Danemark), prévu sur un délai de 4 ans.
À long terme, ce projet permettra la création de 5 000 à 8 000 unités d’habitations sur le site de l’ancien hippodrome.
Voir ce projet en détail:
http://ville.montreal.qc.ca/portal/page?_pageid=8977,100283611&_dad=portal&_schema=PORTAL