
Le projet de réaménagement de la RN2 entre Baie-Mahault et Sainte-Rose s’inscrit dans la volonté de la Région Guadeloupe de fludifier l’axe routier principal du Nord Basse-Terre. Mais celui-ci va forcément générer des impacts, aussi bien sur l’environnement que sur les populations des secteurs bordés par cet axe routier, mais aussi sur les propriétaires terriens et bien entendu, sur les usagers de la route. Quels sont-ils ?

Impacts sur les usagers de la route
Pour les usagers de la route (notamment les automobilistes, les passagers d’autobus et les chauffeurs de camion), le réaménagement de la RN2, le plus important axe routier du Nord Basse-Terre est considéré comme une bonne chose, car cela leur permettrait d’améliorer leurs déplacements vers l’agglomération pointoise, étant donné que cet axe routier est très fréquenté et que les embouteillages, durant les heures de pointe (matin et soir) sont interminables.


Impacts sur les populations
Le chantier de réaménagement de la RN2 est mal vu par les populations vivant dans les zones d’habitat bordées par ce grand axe routier, car cela générerait des nuisances sonores supplémentaires, mais aussi viserait à développer un sentiment d’insécurité routière, notamment pour les cyclistes et les piétons. De plus, des risques d’expropriation ne sont pas à exclure pour les propriétaires terriens. Durant la visite des travaux d’aménagement de la RN2 effectuée le 5 janvier 2018 sur la portion allant de l’échangeur de Beausoleil au carrefour giratoire de Wonche, à Baie-Mahault, une délégation de la Région Guadeloupe, emmenée par le président Ary Chalus, a dû procéder à des négociations avec les riverains du secteur desservi par cet axe.

Impacts sur l’environnement et la santé
Sur le plan environnemental, le projet de réaménagement de la RN2 entre les communes de Baie-Mahault et de Sainte-Rose, pourrait menacer les terrains agricoles présents le long de cet axe routier majeur, mais aussi les zones boisées et les zones humides, comme celles autour de la rivière du Lamentin et de la Rivière Sans Nom (servant de limite entre les communes de Lamentin et de Baie-Mahault) . Ceci pourrait également générer une aggravation des risques naturels, notamment d’inondation, en raison du niveau des cours d’eau traversés par cette route en cas de fortes pluies durant la saison cyclonique (juin à novembre). Cela a été le cas à deux reprises en 2017, avec les inondations qui ont coupé la RN2 en deux au mois de mai, au niveau de la ZAC de Beausoleil, à Baie-Mahault et parallèlement, le quartier de Fond Budan qui s’est retrouvé sumbergé par la montée des eaux. mais aussi en septembre suivant après le passage de l’ouragan Maria qui a endommagé la chaussée au niveau de la Rivière Sans Nom. Ce projet routier serait également susceptible de générer des impacts négatifs sur la santé humaine, car bien qu’il vise à fluidifier le trafic entre Baie-Mahault et Sainte-Rose, il pourrait entraîner une croissance inattendue du nombre de véhicules empruntant quotidiennement cet axe desservant le Nord Basse-Terre et par conséquent, un risque important de pollution atmosphérique pouvant entraîner des maladies respiratoires (notamment l’asthme).

Les solutions pour limiter ces impacts négatifs
Un arrêté préfectoral, délivré le 24 mai 2017, indique la nécessité « de décrire les mesures d’évitement, de réduction et de compensation prévues » dans le but « de limiter les impacts négatifs du projet sur l’environnement », notamment « en matière de prévention des risques d’inondation, de consommation d’espaces agricoles et foncier, de biodiversité et d’intégration paysagère« . Ceci permettrait effectivement de limiter les nuisances que générerait ce projet de réaménagement de la RN2 entre l’échangeur de Beausoleil à Baie-Mahault et la ZAC de Nolivier à Sainte-Rose.
Cliquer pour accéder à arrete.pdf
https://la1ere.francetvinfo.fr/guadeloupe/oublies-fond-budan-477477.html
Le projet de réaménagement de la RN2 entre Baie-Mahault et Sainte-Rose générerait donc essentiellement de mauvais effets sur la population vivant dans les zones bordées par cet axe routier majeur, sur la santé, les terres agricoles, ainsi que l’environnement, mais aussi sur les usagers de la route les plus vulnérables (piétons, cyclistes). Mais la Région Guadeloupe veut néanmoins aller de l’avant avec celui-ci.
Par Anthony Bassien-Capsa, le 11 décembre 2018
Voir le deuxième article sur ce dossier avec les raisons du projet de réaménagement de la RN2 entre Baie-Mahault et Sainte-Rose.